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Témoignage e-pédagogie - Cécile Boulaire

L’UE à distance « Littérature pour la jeunesse : initiation à l’analyse d’album » repose sur un cours optionnel existant depuis une quinzaine d’années au sein de la licence de Lettres. Ce cours attire régulièrement des étudiants et professionnels qui ne peuvent pas y assister, soit parce qu’ils sont en régime spécial (salariés, double-cursus, etc.), soit parce qu’ils ne sont pas étudiants (bibliothécaires, libraires, enseignants, bénévoles de la prévention de l’illettrisme, militants associatifs…).

Le public cible était donc déjà identifié (étudiants en RSE ; étudiants hors filière Lettres : ceux qui se destinent notamment aux métiers de l’enseignement premier degré, et de l’orthophonie ; professionnels en lien avec l’enfance, au titre de la formation continue). Le travail a principalement consisté dans la transformation de contenus pédagogiques existants, imaginés pour le présentiel, en démarches pédagogiques adaptées à l’enseignement à distance.

Le choix a été fait, puisqu’il était question d’albums c’est-à-dire de livres composés d’images, de partir d’un support powerpoint, un diaporama animé abordant les notions de manière progressive en mettant en avant non pas l’enseignant mais l’objet du cours, l’album. Ces diaporamas ont simplement été enrichis d’un commentaire sonore en voix off, ce qui les a transformés en petits modules vidéo. Le cours se compose de 15 séquences que l’étudiant doit suivre dans l’ordre ; chaque séquence lui offre la possibilité
  • de visionner le cours sous la forme de modules vidéo d’un quart d’heure environ (de 2 à 5 modules par séquence),
  • de le compléter en allant consulter des contenus web extérieurs, auxquels il accède directement depuis des liens dans la vidéo,
  • d’enrichir sa réflexion à partir d’une bibliographie renvoyant à des ouvrages et articles présents à la bibliothèque universitaire,
  • de s’entraîner à tester ses acquisitions par des séries d’exercices, souvent auto-correctifs. De plus en plus complexes, ils sont collaboratifs à la fin du cursus.

Les difficultés techniques ont été considérablement aplanies par l’équipe de production de l’université : Jean-Philippe Letourneur pour la réalisation vidéo, Léa Rosamont-Hézard pour la scénarisation pédagogique sur Moodle et le paramétrage tout en finesse des quiz et contenus en ligne. L’allure générale du cours, très soignée, a bénéficié de l’apport d’une graphiste professionnelle extérieure, Cécile Gibert.

Le résultat final est très satisfaisant, même s’il est perfectible. Il faut maintenant le peaufiner en s’appuyant sur la manière dont les étudiants se l’approprient. Sur le plan pédagogique, la transformation d’un cours présentiel en cours à distance a nécessité une réflexion approfondie, tout à fait bénéfique à l’ensemble de ma démarche pédagogique ; la production des modules eux-mêmes, très exigeante, profite aussi à mes étudiants « en présentiel » car je réutilise certains éléments dans mes TD. Ils me permettent même d’évoluer vers une pratique qui se rapproche un peu de la « pédagogie inversée » : je peux confier aux étudiants le soin de visionner certains éléments avant les séances de TD, qui peuvent du coup être consacrées à des manipulations plus libres, impliquant davantage les étudiants en présence de l’enseignant. Sur le plan personnel, je suis donc extrêmement satisfaite, même si je dois reconnaître que la création de ce cours a nécessité infiniment plus de temps que je ne l’imaginais (330 heures, pour un équivalent de 18h de TD).